Qu’est-ce que c’est ?
Amyloïdose (ou amylose) :
Dépôt extracellulaire anormal d’amyloïde (une sorte de protéine). L’amyloïdose est la conséquence d’une inflammation chronique qui provoque le dépôt de l’amyloïde A.
Chez le shar-pei ce dépôt se fait essentiellement dans les reins. En s’accumulant, l’amyloïde A comprime les cellules, ce qui entraîne à long terme la mort de l’organe atteint. Cela se traduit par une insuffisance rénale d’évolution rapide vite fatale pour l’animal (principaux symptômes de l’insuffisance rénale : anorexie, vomissements, diarrhée, léthargie, perte de poids, déshydratation, uriner beaucoup, boire beaucoup).
Pourquoi associe-t-on la fièvre familiale du shar-pei et l’amyloïdose, ce sont pourtant deux maladies différentes ?
Ces deux affections sont souvent abordées ensemble car elles pourraient être liées (on le constate dans sa version humaine). En effet, les shar-pei souffrant de FSF ont un risque de développer une amyloïdose.
Mais un shar-pei peut être atteint d’amyloïdose sans jamais avoir fait de fièvre et, de même, un chien faisant des fièvres peut ne jamais développer d’amyloïdose.
Ça se transmet comment ?
Nature génétique de la FSF et caractère autosomique récessif de sa transmission. Autosomique récessif signifie que le gêne doit être présent chez les deux parents pour que la maladie soit transmise au chiot. Il peut, bien entendu, exister des porteurs sains (chien porteur de la maladie mais ne la développant pas).
Ça se soigne comment ?
On traite la FSF comme une fièvre, le traitement est donc symptomatique. Il vise à faire baisser la température et à traiter l’inflammation.
L’usage de la colchidine est surtout utile au début de l’évolution de l’amyloïdose rénale mais elle aurait aussi un effet toxique. Ce traitement provient de la version humaine de l’affection. Son effet sur shar-pei n’est pas encore vraiment établi.
Une fois l’insuffisance rénale déclarée, il reste peu d’espoir.
Existe-t-il un test de dépistage ?
Il n’existe à ce jour aucun test pour déceler cette maladie. Les Américains y travaillent. Il existe uniquement un test à effectuer après le décès du chien : la coloration au rouge congo du rein prélevé afin d’établir un diagnostic définitif.
Afin de comprendre les causes génétiques de l’inflammation chronique et de l’amyloïdose rénale du Shar Peï, une étude est en cours actuellement, sous la direction du Dr Kerstin LindbladToh (Broad Institute, Massachusetts, USA et Université d’Uppsala, Suède), et en collaboration avec Antagene et plusieurs autres équipes (Dr J. Abadie de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes, Dr L. Tintle aux USA).
Pour qu’un test soit disponible dans un proche avenir, tous les acteurs du monde du Shar-Pei doivent se mobiliser et apporter leur soutien à ce programme de recherche.
Ce soutien doit se matérialiser par deux actes majeurs :
1- Le prélèvement et l’envoi d’échantillons sanguins pour l’extraction et le stockage de l’ADN de votre chien, de son vivant,
2- Le prélèvement et l’envoi, post mortem d’un demi-rein pour analyse au Congo Rouge.
Tous les chiens sont admissibles à ces examens, quels que soient l’âge et la cause du décès, qu’ils soient chiens d’élevages ou de familles, qu’ils vivent en France ou à l’étranger.
Nous vous rappelons que ces prélèvements sont gratuits, seuls les actes pratiqués par votre vétérinaire sont à votre charge. Les résultats vous seront transmis de façon personnelle et confidentielle.
Rappel du protocole de prélèvement pour participer à la recherche :
• Un prélèvement de sang sur tube EDTA (2-4 mL)
• La copie du pedigree
• Le certificat de prélèvement téléchargeable sur www.antagene.com, rubrique « commander » En cas de décès et quelle qu’en soit la raison:
• Prélever rapidement et mettre 1/2 rein (coupe sagittale) dans du formol
• Un fragment de tissu dans de l’alcool (langue ou rein par exemple)
• Des prélèvements rénaux dans du RNAlater (à demander auprès de mageane@antagene.com) afin de conserver les ARNs (non obligatoire)
• Une copie du dossier clinique de l’animal
Il est très important d’avoir ces différents prélèvements dans les liquides correspondant afin de pouvoir réaliser toutes les études : les examens histologiques sur les tissus dans le formol et les analyses ADN sur les tissus dans l’alcool.
Il est également intéressant d’obtenir des prélèvements dans du RNAlater car les ARNs permettent d’étudier l’expression des gènes (ce qui « agit » concrètement dans les processus biologiques).
ANTAGENE prend en charge les analyses histologiques réalisées par les analystes spécialisés du laboratoire ONIRIS de Nantes. Depuis le 01 janvier 2014, le résultat peut vous être rendu par écrit. La participation à la recherche est gratuite, toutes les informations transmises sur l’animal et son propriétaire restent confidentielles.