La fièvre familiale du Shar Pei n’est pas mortelle pour votre animal de compagnie si elle est détectée à temps. Sachant qu’il s’agit d’une maladie héréditaire et donc que votre chien peut la contracter dès la naissance, il est intéressant de savoir ce qu’est la fièvre familiale du Shar Pei, comment la détecter si votre chien en souffre et quel est le traitement le plus approprié pour lutter contre cette maladie. .
Qu’est-ce que la fièvre familiale du Shar Pei ?
La fièvre familiale du Shar Pei, également appelée fièvre du Shar Pei, est une maladie qui est transmise de génération en génération et dont l’organisme qui la provoque n’est pas encore connu, en dépit de nombreuses recherches.
Parmi ces études, certains pensent que l’une des causes de cette maladie est un excès d’acide hyaluronique, qui est un composant de la peau et qui donne aux Shar Pei leurs rides caractéristiques. Toutefois, cette théorie n’a pas encore été confirmée. Ce qui est sûr c’est que, comme toutes les fièvres qui affectent les chiens, la fièvre familiale du Shar Pei est un mécanisme de défense qui s’enclenche lorsque votre chien est attaqué par un agent pathogène.
Quels sont les symptômes ?
Les principaux symptômes de la fièvre familiale du Shar Pei sont :
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De la fièvre (entre 39 °C et 42 °C)
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L’inflammation d’une ou de plusieurs articulations
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L’inflammation du museau
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Des douleurs abdominales.
Comme il s’agit d’une maladie héréditaire, les chiens qui en souffrent commencent à ressentir les symptômes avant l’âge de 18 mois, bien qu’il existe de rares cas où les symptômes commencent lorsque le chien a 3 ou 4 ans.
L’articulation la plus touchée par cette maladie est appelée le jarret, qui est l’articulation entre la partie inférieure et la partie supérieure de la patte et où se concentrent les mouvements de flexion et d’extension des membres postérieurs.
Dans de nombreux cas, ce n’est pas l’articulation elle-même qui est enflammée, mais toute la zone autour de celle-ci. En ce qui concerne l’inflammation du museau, il faut savoir qu’elle est douloureuse pour le chien et, qu’elle peut rapidement affecter les babines si elle n’est pas traitée. Enfin, les douleurs abdominales provoquent une perte d’appétit chez l’animal, une réticence à se déplacer et même des vomissements et des diarrhées.
Traitement de la fièvre familiale du Shar Pei
Avant de parler de traitement de la fièvre, sachez que si vous remarquez un changement chez votre chien il vous faudra immédiatement l’emmener chez le vétérinaire, qui est le seul professionnel apte à pratiquer l’examen de votre chien.
Si le médecin détermine que votre chien souffre d’une fièvre supérieure à 39 °C, il le traitera avec des antipyrétiques, qui sont des médicaments qui diminuent la fièvre. Si la fièvre persiste, ce qui est très rare, car elle disparaît généralement après 24 à 36 heures, le vétérinaire pourra également prescrire des antibiotiques. Pour soulager la douleur et l’inflammation au niveau du museau et des articulations, il prescrira des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
A l’heure actuelle, le traitement recommandé pour la fièvre familiale du shar-peï, comprend 0,025-0,03mg/kg de colchicine deux fois par jour, ou moins selon la tolérance intestinale. Je conseille de commencer avec une faible dose, une fois par jour, pour ensuite augmenter la dose progressivement jusqu’au maximum recommandé (jusqu’à la dose indiquée ci-dessus) le mieux toléré sans diarrhées, une ou deux fois par jour. Pour un shar-pei de poids moyen, cela correspond à un comprimé de 0,6mg deux fois par jour. La colchicine est un médicament puissant mais elle s’accumule dans les globules blancs (la cible visée pour le traitement) et les troubles gastro-intestinaux apparaissent bien avant que d’autres effets secondaires graves ne surviennent.
Ce traitement doit cependant être contrôlé de près, car il peut provoquer des effets secondaires. La fièvre familiale du Shar Pei n’a pas de remède, mais ces traitements ont pour but de prévenir une aggravation des symptômes qui pourraient conduire à une maladie plus grave et potentiellement mortelle appelée amyloïdose.
Possibles complications
L’amyloïdose est la principale complication qui peut découler de la fièvre familiale du Shar Pei.
C’est une maladie provoquée par le dépôt d’une protéine appelée amyloïde dans les organes. Dans le cas du Shar Pei, ces protéines attaquent le plus souvent les cellules du rein.
Par conséquent, nous vous recommandons, si vous avez un Shar Pei qui a eu la fièvre familiale du Shar Pei, de lui faire pratiquer régulièrement des analyses de sang et d’urines pour contrôler la fonction rénale.
Le SPAID (SHAR-PEI AUTOINFLAMMATORY DISEASE)
Les chercheurs ont regroupé récemment sous cette dénomination un ensemble de maladies / syndrome auto-inflammatoires dont souffre communément le shar-peï, à savoir:
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la fièvre familiale du shar-peï (FFS),
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les otites chroniques,
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les allergies,
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la mucinose qualifiée de hyaluronose vésiculaire,
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arthrites,
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amyloïdose systémique ….
En France, la recherche du Laboratoire Antagène sur l’amyloïdose chez les shar-peïs n’est malheureusement plus en cours, en raison de contraintes financières qui ont rendu impossible la poursuite de ces travaux. Depuis 2016, aucun progrès significatif n’a été réalisé malgré les efforts des chercheurs.
Les tests SPAID n’ont pas visée de dépistage, mais indiquent une probabilité de développement de ces maladies.
Le résultat de ces tests peut aider les propriétaires en leur suggérant d’être d’autant plus attentifs à l’environnement de leur chien, celui-ci (et notamment le stress au sens large) pouvant être déclencheur de la maladie.
Il se révèle également un outil indispensable pour les éleveurs afin de limiter les mariages de sujets à risque, et permettre ainsi de réduire peu à peu le pourcentage de chiens susceptibles de développer le SPAID parmi l’ensemble des shar-peï.